À contre-jour

Le droit de dire

J’ai parlé de JI l’autre soir.

À demi-mots, comme toujours.

J’ai cherché hier, et c’était toujours là.

Bien sûr, j’ai perdu l’accès à mon ancien journal. J’ai eu la flemme d’essayer de le récupérer. Et puis, à quoi bon ? Tout ça est tellement loin à présent. Je ne renie pas du tout cette période, elle est très chère à mon cœur. Mais c’est du passé, et tout a tellement changé ! Moi, en premier lieu.

Pourtant, j’ai eu envie de reprendre un journal, ici. Je n’ai jamais cessé d’en tenir un, mais sur le papier. Et là, je ne sais pas… je ne me l’explique pas.

Me voici donc sur cette page. Peut-être écrirai-je peu, peut-être pas du tout ? Je n’en sais rien. J’avais besoin de revenir à cet endroit familier, subitement. Peut-être est-ce juste une sorte de nostalgie, comme lorsqu’on retourne vers une personne du passé, qui nous manque ? Souvent malheureusement, on réalise que cette personne qui nous manque n’existe plus, qu’elle est restée là-bas, dans ce passé inatteignable, et que la pâle copie qui nous fait face n’est qu’une enveloppe vieillie, sans plus aucun point commun avec celle qui nous faisait tant vibrer.

Je vois que je commence, sans l’avoir prémédité, avec beaucoup de joie et de légèreté !

Et c’est peut-être ça qui me manque le plus et qui m’a rappelé JI : le droit de dire ce genre de choses, le droit d’être triste, mélancolique, en colère, etc, sans être jugée et recadrée de suite par ces discours un peu fadasses que j’excelle à présent à tenir mais qui dans le fond nous font sentir merdiques dès qu’on sort un peu du cadre.

Alors, qui sait ? peut-être serai-je là souvent ?