À contre-jour

Part d'ombre

C’est difficile aujourd’hui.

Mes vieux démons de retour : sentiment de solitude, d’exclusion, de rejet. Peut-être que le temps maussade qui s’installe y est pour quelque chose, peut-être est-ce seulement mon inconfort habituel au travail ?

Peu importe.

En tout cas, c’est là. Les larmes au bord des yeux, l’envie de me pelotonner dans un duvet et de me réfugier dans des mondes imaginaires, l’envie de me calfeutrer chez moi ou au contraire la tentation de prendre la voiture et de rouler le plus loin possible, au hasard.

Tout ça, quoi. C’est là.

Je crois bien que je ne m’en débarrasserai jamais. J’ai pourtant fait beaucoup d’efforts, essayé de nombreuses méthodes ; rien ne fonctionne tout à fait. Peut-être que je suis un cas désespéré ?

C’est ce que je me dis, des jours comme celui-ci. Je me dis que si je suis si seule, c’est parce que je ne vaux rien, que je suis désagréable, ennuyeuse, etc. Je me sens juste merdique. En même temps, il y a toujours une petite partie de moi qui se révolte, qui refuse ces critiques sévères et qui prend ma défense violemment. Et qui a d’ailleurs envie de projeter cette violence vers l’extérieur, de rendre des coups physiques pour les coups émotionnels reçus. Ma part d’ombre. Celle qui m’a permis de survivre plusieurs fois. Elle n’est pas toujours facile à contrôler.

Je sais qu’elle peut exister ici, même si c’est juste par des mots. Et ça fait du bien.